Des livres qui vous parlent

Autrefois, on lisait au coin du feu; sa lueur créait un moment à part, creusait une sorte d’alcôve : pendant quelques instants, on s’évadait de la vie pour mieux la comprendre.
Aujourd’hui tout va si vite qu’on trouve parfois à peine le temps de dormir. Les images hachées des écrans jettent sur nos visages leurs reflets blafards ; nos yeux clignotent de tous côtés, ne peuvent plus se fixer sur rien, et moins encore sur un livre.
Ce que j’aimerais, c’est devenir un instant la voix de ces auteurs, de ces génies qui, dans nos bibliothèques de moins en moins fournies, semblent aussi prisonniers de leurs reliures que celui d’Aladin l’était de sa lampe.