Le masque comme mode d’enquête en archéologie - Geneviève Godbout (CELAT, UL)

Dans la continuité des travaux portant sur les processus de pluralisation développés au sein du Centre de recherche Cultures – Arts – Sociétés (CELAT), le colloque Savoirs au pluriel : savoir partager et savoirs partagés, organisé par ce même centre, met l’accent sur de nouvelles pistes de réflexion, postures épistémologiques et avenues innovantes dans les manières de penser et de faire la recherche et la recherche-création, pistes qui permettront une transition vers la conception de la programmation scientifique du centre pour 2024-2030. Les méthodologies de recherche et de recherche-création seront sources d’inspiration, puisque les travaux théoriques et empiriques menés ces dernières années au centre révèlent une diversité méthodologique surprenante. Celle-ci ouvre des terrains peu connus, tout en faisant place à une analyse autoréflexive vis-à-vis de nos modes de production et de partage des savoirs, dans un monde qui se caractérise de plus en plus par des crises et des injustices sociales et culturelles – récemment accentuées par la pandémie de COVID-19 et exprimées par des voix qui se polarisent ou s’(in)visibilisent. La communauté des chercheuses et chercheurs ne reste pas insensible à ces ruptures et transformations, qui apportent des questionnements d’ordres éthique, épistémologique et méthodologique. Comment penser les mondes qui nous habitent et que nous habitons, en tant que chercheuses, chercheurs, mais aussi en tant qu’individus? Quelle place donner aux affects et à leurs diverses cristallisations : vulnérabilités, subjectivités, ressentis individuels et collectifs ou empathie? Quelles postures peut-on envisager et développer à leur égard? Le numérique et l’avènement de l’IA exacerbent déjà les injustices sociales et culturelles, mais dans quelles perspectives peuvent-ils également offrir des outils puissants d’analyse, de création et de résolution de problème?
L’ouverture à d’autres récits, terrains et discours est depuis longtemps présente au CELAT. Autour de ceux-ci, des méthodologies innovatrices se sont formées et sont encore en formation. Le Colloque du CELAT 2023 souhaite pousser cette réflexion plus loin et la focaliser sur la diversification des savoirs, des terrains et des données qui s’enchevêtrent naturellement aux multiples formats de diffusion et de partage. Comment nos pratiques de recherche et de création peuvent-elles réagir (s’adapter sans se conformer, répliquer, s’opposer) aux transformations et crises sociétales tout en contribuant à atténuer leurs aggravations? Quelles devraient être les pratiques de recherche de demain en considérant que les questions d’autonomisation, d’émancipation, de citoyenneté culturelle, de réconciliation, de diversité capacitaire et de décolonisation traversent nos préoccupations quotidiennes en recherche et recherche-création? La réflexivité, qui sous-tend déjà un grand nombre de nos projets, peut-elle ou doit-elle être engagée à produire des pratiques incarnées permettant de coconstruire et de cocréer des savoirs partagés? Comment, autrement dit, savoir partager nos connaissances et mettre en place un savoir partagé porteur et fédérateur pour le plus grand nombre de personnes?

Comité scientifique
Amandine Alessandra, membre régulière, UQAM
Jennifer Carter, membre régulière, UQAM
Célia Forget, membre associée, coordonnatrice scientifique, UL
Raphaël Gani, membre régulier, UL
Jean-François Gauvin, directeur du CELAT, UL
Myriam Guillemette, membre stagiaire postdoctorale, UQAM
Michaël La Chance, directeur du CELAT-UQAC, UQAC
Katharina Niemeyer, directrice du CELAT-UQAM, UQAM
Aida Romera Barbera, membre étudiante, UL
Simon Thibodeau, membre étudiant, UQAM
Fannie Valois-Nadeau, membre associée, UQAM

www.celat.ca