Un Homme Insulte Ibrahim Traoré En Public — Quelques Heures Plus Tard, Il Regrette Amèrement

Dans les rues bruyantes de Ouagadougou, où le soleil de l'après-midi transforme l'asphalte en une surface ondulante de chaleur, il y avait un homme que personne ne remarquait vraiment. Son nom était Moussa Kaboré, et il passait ses journées assis derrière un petit étalage de fruits au coin d'une avenue poussiéreuse. Les mangues, les oranges et les bananes s'empilaient devant lui, certaines déjà trop mûres, d'autres à peine vendables. Moussa avait quarante-trois ans, mais son visage portait les marques d'une vie bien plus longue. Les rides profondes autour de ses yeux racontaient des histoires de nuits sans sommeil, de factures impayées, de rêves abandonnés. Autrefois, Moussa avait été comptable dans une petite entreprise de construction. Il gagnait correctement sa vie, suffisamment pour nourrir sa famille, envoyer ses deux fils à l'école et même épargner un peu chaque mois. Sa femme Fatou tenait un petit commerce de tissus au marché central, et ensemble ils construisaient lentement mais sûrement une vie décente. Mais tout s'était effondré trois ans auparavant lorsque l'entreprise avait fait faillite du jour au lendemain. Le propriétaire avait disparu avec l'argent des salaires, laissant Moussa et ses collègues sans rien. Les mois qui suivirent furent un cauchemar. Moussa chercha du travail partout, frappa à toutes les portes, envoya des dizaines de candidatures. Rien. Le marché du travail était saturé, et à son âge, peu d'entreprises voulaient prendre le risque d'embaucher. Pendant ce temps, les économies fondaient comme neige au soleil. Les factures s'accumulaient. L'électricité fut coupée, puis l'eau. Fatou dut vendre son stock de tissus à perte pour acheter de la nourriture. Les garçons, Ismaël qui avait quatorze ans et Adama qui en avait onze, durent quitter l'école. Moussa voyait la déception dans leurs yeux chaque matin, et cette douleur était pire que la faim. Un jour, un voisin lui avait suggéré de vendre des fruits au bord de la route.