La nacre et la croix : Archéologie des sites missionnaires catholiques dans l’archipel de Mangareva

L’archipel de Mangareva a connu au tournant du XIXe siècle une importante rupture, liée au choc démographique, aux transformations sociales et économiques ainsi qu’à l’évangélisation catholique portée par les Pères des Sacré-Cœurs de Jésus et de Marie, dits « Pères de Picpus ».
Dans un contexte de colonisation du Pacifique par les Empires européens, une mission chrétienne s’installe à Mangareva en 1834 et servira de point de départ à l’évangélisation catholique de la Polynésie.


Aujourd’hui, subsiste comme seuls témoins de cette histoire des centaines de bâtiments en pierre et en corail, qui constituent un patrimoine chrétien unique et inestimable, parmi les plus anciens et les mieux préservés de Polynésie. On trouve à Mangareva des églises, des sites industriels, deux écoles, un palais royal et des dizaines de maisons en ruine, qui témoignent des transformations du paysage de l’archipel au XIXe siècle.

Des fouilles archéologiques menées de 2022 à 2024 ont permis d’éclairer la vie quotidienne des habitants de Mangareva, avec la mise au jour de nombreux artefacts, comme de la céramique, du verre, de la nacre, du métal qui témoignent de l’introduction de nouveaux objets et leur adaptation au mode de vie local.


James Flexner est maître de conférences en archéologie à l’Université de Sydney, spécialisé dans l’archéologie des missions chrétiennes en Océanie.

James a dirigé les fouilles de la léproserie de Molokai à Hawaï, des missions presbytériennes au Vanuatu, de la mission catholique de Mangareva, ainsi que celles des plantations de canne de sucre et des anciennes maisons coloniales en Australie. Sa recherche est soutenue par de multiples bourses de l’Australian Research Concil.



Émilie Perez est docteure en archéologie et archéologue indépendante depuis 2018. Elle réalise des missions de prospections et de fouilles en amont de projets d'aménagement menés par le Pays ou les Collectivités Territoriales.

Émilie est également consultante sur des projets liés au patrimoine culturel, et a accompagné l’inscription des Îles Marquises au Patrimoine Mondial de l’UNESCO pour le Ministère de la Culture et de l’Environnement de Polynésie française. Enfin, elle donne des cours à l'Université de Polynésie française et à l'ISEPP, sur l’histoire de l’Océanie et la communication interculturelle.