Échouage automnal inhabituel de vélelles au Conquet Hervé Kempf SVT Lycée de l'Elorn
Автор: kempf herve svt elorn
Загружено: 2025-11-17
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Petite vidéo automnale pour vous témoigner d’un échouage inhabituel de vélelles sur les plages du Conquet et s’accumulent encore vivantes dans les mares et dans les laisses de mer. Clap de fin brutal mais naturel d’une histoire complexe qui aura commencé au large de la mer d’Iroise dans le plancton puis dans le pleuston, il y a qq semaines et qui se termine inéluctablement sur les côtes face aux vent dominants. Les vélelles qui s’échouent vivent à l’interface air - eau et appartiennent au pleuston, c’est-à-dire à l’ensemble des micro et macroorganismes flottant à la surface des océans, comme les galères portugaises ou physalies, les janthines, superbe gastéropodes marins et redoutable prédateur du pleuston et les dosimas, crustacés pédonculés qui s’échouent également sur les plages du Conquet. Ces magnifiques cnidaires bleu azur cosmopolites des océans tropicaux et à subtropicales du globe y compris en Méditerranée, appartiennent au même embranchement des Cnidaires que les méduses avec lesquelles elles se retrouvent souvent échouées. Comme elles ne sont pas urticantes pour l’Homme nous les ramassons vivantes et les gardons quelques jours, vivantes dans l’aquarium d’eau de mer du labo pour des observations microscopiques. Sans mobilité propre mais avec une voile triangulaire transparente et légère en forme de S, elles dérivent à la surface des océans de la planète poussés par les vents et les courants et finissent par s’échouer sur les côtes regroupées en une flottille bleue dont la densité d’individus peut atteindre localement plus d’une centaine d'individus de toutes les tailles par mètre carré. Ces échouages naturels massifs par millions sont référencés par les biologistes dans la banque mondiale du GBIF et s’observent habituellement au printemps après le bloom phytoplanctonique printanier dont elles se nourrissent mais sont plus rares à l’automne. Selon certains amis biologistes marins que j’ai contactés, l’augmentation de la fréquence des échouages de vélelles sur nos plages mais également à des latitudes plus élevées comme sur les côtes anglaises, serait accentuée par le réchauffement climatique et la hausse des températures des océans. Dans les regroupements massifs de velelles, on trouve des individus de toutes les tailles qui représentent la phase polygastrique polype coloniale du cycle de la vélelle, la seule visible, car la phase méduse est planctonique et microscopique. Sur la face aborale supérieure du flotteur est implanté une voile chitineuse triangulaire souple et cloisonnée d’environ 1 à 3 cm de haut, basse, transparente, en forme de S et oblique de 40°. Lorsque l’on observe une vélelle de près, on s’aperçoit que ce radeau bordé d'une frange bleu azur, est en réalité une colonie flottante d’environ 6x3 cm construite autour d’un flotteur chitineux appelé pneumatophore sous lequel sont agrégés de petits organismes bleu clair et creux appelés zoïdes caractéristiques des Cnidaires hydrozoaires. Autour d’un gros gastrozoïde nourricier central muni d’une bouche, on observe plusieurs verticilles de gonozoïtes sexués reproducteurs courts qui bourgeonnent de petites méduses sexuées symbiotiques et en périphérie de longs dactylozoïdes bleus urticants pêcheurs de zooplancton. Tous ces zoïdes sont étroitement liés les uns aux autres par un réseau complexe de canaux gastrique connectés à la cavité générale ce qui leur permet de partager la nourriture capturée par les dactylozoïdes périphériques. Au plus fort grossissement, les courts gonozoïdes bleu clair sont les zoïdes reproducteurs de la colonie qui bourgeonnent à leur surface par voie asexuée de petites méduses sexuées mâles ou femelles selon le sexe de la vélelle. Ces nombreuses méduses en forme de cloche de quelques dixièmes de mm au début sont restées vivantes dans notre aquarium quelques jours reliés par du mucus à la forme polype flottante. La vélelle abrite dans le tissu endodermique de sa mésoglée et notamment au niveau des gonozoïdes puis des petites méduses bourgeonne, des dinoflagellés symbiotiques du genre Symbiodinium. Cette symbiose avec des zooxanthelles apporte à la vélelle un complément nutritif en matières organiques carbonées issues de la photosynthèse des microalgues qui en retour profitent des déchets du métabolisme carboné et azoté des vélelles et du radeau pour parcourir et coloniser les océans. En périphérie du pneumatophore, se trouvent de longs dactylozoïdes prédateurs et défensifs à cnidocystes, cellules urticantes munies d’un filament extensible urticant et pêcheur qui peignent la couche d'eau juste sous la surface et harponnent du zooplancton dont des copépodes. La vélelle est donc un holobionte c’est-à-dire un superorganisme hôte de microalgues et colonial dont les centaines de zoïdes spécialisés disposés à la face orale inférieure en cercles concentriques assurent des fonctions de défense, de nutrition et de reproduction qui concourent ensemble à la biologie et au cycle de la vélelle.
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