Pièce du répertoire de Marcel Messervier : Quadrille Boston.

Marcel Messervier (1934 - 2024)

Comme tout le monde le sait, le Québec a perdu un monument de la musique traditionnelle québécoise le 22 février 2024. Avec ma conjointe, Lise Beauchemin, je tenais à rendre hommage à ce personnage emblématique de la ville de Montmagny, qui laisse derrière lui un héritage culturel immense. Bien que je sois originaire de la région montréalaise et que mon influence musicale principale est celle de l’accordéoniste Philippe Bruneau, je reconnais, sans équivoque, l’apport culturel incontournable de Marcel Messervier.

Durant des décennies, il recevra les gens dans sa boutique. Lorsqu’on allait voir Marcel dans son atelier, on rencontrait non seulement un excellent fabricant, mais aussi un personnage charismatique et accueillant. Plusieurs se rappelleront ses grands éclats de rire en se tapant sur la cuisse droite ! Il aimait rigoler. En plus d’être multi-instrumentiste (accordéon, violon, guitare, drum…) il pratiquait l’haltérophilie ! Ce qui donnait une force de frappe légendaire à sa podorythmie (tapage de pied). Comme plusieurs d’entre vous, Lise et moi sommes allé à sa rencontre à quelques reprises pour jouer de la musique et nous avons toujours été bien reçu. Nous en gardons un très bon souvenir.

Pour lui rendre Hommage, nous avons choisi une pièce fétiche de son répertoire : Le Quadrille Boston. Cette pièce a d’abord été enregistrée par l’accordéoniste montréalais, Robert Lemieux, le 27 juillet 1930 sur disque vinyl 78 tours sous étiquette Starr. Elle sera enregistrée à nouveau par le groupe Éritage en 1979 sous étiquette Les disques Son d’or et par l’accordéoniste Francine Desjardins (accompagnée du pianiste Marcel Messervier Jr.) sur l’album Les 12 favorites de Francine, en 1989. Comme l’affirmait le groupe Éritage à l’animateur Roch Proulx de l’émission de télévision Gentill’ Alouette (diffusée sur les ondes de Télé-Capitale de 1979 à 1981), cet arrangement du Quadrille Boston est de Marcel Messervier. Tout en modifiant légèrement la mélodie d’origine, ce dernier avait réussi un tour de force en transposant les 3 parties de la pièce dans 2 tonalités différentes sur un accordéon diatonique 1 rang tandis que la version de M. Lemieux n’était que dans une seule tonalité (Ré). Notons que la version présentée ici s’inspire des enregistrements de 1979 et 1989 ci-haut mentionnés.

Saluant au passage son épouse Mme Aline Bilodeau et son fils unique, Marcel Messervier Jr., nous remercions M. Messervier pour tout son dévouement à notre culture et d’avoir été, pendant toutes ces années, un moteur de motivation et d’inspiration pour tant de musiciens et musiciennes. Vous serez avec nous encore longtemps !

Pour ceux et celles qui aimeraient en savoir davantage sur ce grand artiste, nous vous invitons à vous procurer les 2 volumes de références consacrés à Marcel Messervier réalisés par l’accordéoniste Sébastien Dionne et la pianiste Manon Turcotte en collaboration avec Laurent Jarry et Jean-Michel Corgeron chez Franches Connexions.

En terminant, Merci à l’École de musique de l’Université de Sherbrooke, pour laquelle je suis accordeur de pianos depuis 2018, pour le prêt du piano à queue Steinway 9 pieds. Merci également à notre ami Sébastien Deshaies pour sa précieuse et fidèle collaboration.

L’accordéon utilisé dans cet enregistrement est un Messervier 1991.

Crédits* :
Accordéon diatonique, podorythmie, accordage de piano, prise de son, captation et montage visuel : Frank Sears.
Piano et arrangements : Lise Beauchemin
Mixage et mastering audio : Sébastien Deshaies