MAKOUA

Makoua partage avec Quito, capitale de l'Equateur, Macapa au Brésil et Pontianac à Bornéo le fait d'être située sous un cercle imaginaire de 40 000 km nommé équateur. C'est un bourg très étalé, parcouru de routes de sable ou de terre rouge larges parfois comme des boulevards parisiens, la végétation luxuriante et l'absence de véhicules en prime. Une ville aérée aussi, et tant mieux, car il fait chaud sous l'équateur, plus chaud que dans les autres villes du pays. Les parcelles ici retrouvent une clôture, souvent constituée comme dans le quartier Bakongo de Brazzaville, des haies ou alignement d'arbrisseaux. On retrouve la topographie type de la ville provinciale congolaise : un marché central tenu majoritairement par des Ouest-Africains, coeur de la ville, l'essentiel des nganda et restaurants, assez peu nombreux, se trouvent à proximité, autour de ce rond-point. Puis viennent les zones d'habitation distendues qui semblent parfois tout juste émerger de la forêt. La ville a son petit débarcadère, tout juste une petite plage en fait, sur les bords de la Likouala-Mossaka, en contrebas de la résidence du sous-préfet. La route qui y mène traverse un quartier résidentiel aux villas entourées de hauts murs, le pont largement surélevé donne un beau point de vue sur le fleuve et la forêt environnante. La politique de municipalisation accélérée de la ville a doté Makoua de nouveaux bâtiments comme le nouvel hôpital doté d'un important service maternité et le tribunal de grande instance. Par ailleurs, la présence des Ouest-Africains a permis la construction d'une mosquée en 2015.

Et l'équateur ? Dans le jardin du sous-préfet, un globe à armature de fer avec les lettres du nom de la ville célèbre modestement l'événement. Mais, à proximité, une sorte de spirale de béton qui attend sa couverture de marbre et le globe qui couronnera l'ensemble - tout deux venant d'Italie - veut visiblement marquer le coup.