Marathon de Paris 2018 - Grandeur et Décadence

Résumé en images du Marathon de Paris jusqu’aux derniers arrivants... C’était bien parti, j’en avais presque les larmes à voir l’émotion de certains, puis j’ai été déçu…

N’était-il vraiment pas possible de faire autrement ?

Dans la confusion du moment et à court de batterie, j’ai loupé bien des images bien plus surréalistes qui ces courts extraits finalement presque anodins et gentillets… Cette coureuse prête à tout pour aller au bout qui tombe en passant la barrière… Les coureurs étrangers qui ne comprennent pas ce qu’il se passe ni où aller… L’agent de sécurité qui tente le tacle sur un coureur (avec dossard) en sprint et le rate avant de se mettre à le courser… dans une scène ressemblant fortement à l’histoire de Kathrine Switzer sur le Marathon de Boston il y a… 50 ans…

J’ai travaillé dans l’événementiel sportif et dans l’organisation de courses sur route, je suis conscient des impératifs et de la rigueur nécessaire, ainsi que de « l’ingérabilité » des publics. Arriver à organiser une telle course dans Paris relève presque déjà du miracle. Arriver à l’organiser « presque » sans failles comme le fait ASO encore plus.

Il y’a certes un règlement que chaque coureur doit s’engager à respecter et qu’ASO applique à la lettre. Mais voir ce genre de scène me semble impensable et quasi-inhumain sur un événement d’une telle envergure.

L’objectif principal de cette vidéo n’est ni de hurler au scandale, ni de débattre du bien fondé de faire un marathon en 6H30. C’est d’inciter à la réflexion et d’optimiser les pratiques… N’est-il vraiment pas possible d’améliorer les choses simplement ?

Comme il est facile de critiquer, mais moins de proposer des alternatives… Voici quelques suggestions, imparfaites, mais que je trouve décevant de ne pas être utilisées :

1 – Les barrières horaires. Comme en trail, si on sait d’avance que bien des coureurs n’ont aucune chance de finir en moins de 6H30, n’est-il pas mieux de les stopper bien avant plutôt que d’attendre qu’ils soient à 200m de ligne et se voient refuser le fait de s’en approcher… et soient prêts à tout pour l’atteindre… en dépit du bon sens.

2 – Laisser un couloir « temporaire » jusqu’à la ligne. Ne serait-ce que d’1m de large, délimité par… les mêmes barrières qui ont servi à bloquer le km42… ou simplement un peu de rubalise et/ou bénévoles chargés d’assurer la sécurité pendant le démontage. Puis les extraire de la zone sitôt la ligne atteinte pour ne pas perturber le démontage.

3 – L’accompagnement. S’il est techniquement impossible de laisser les 200 derniers mètres accessibles après 16H30. Pourquoi ne pas faire une arrivée « secondaire » sur le trottoir ou la pelouse permettant d’accueillir décemment les retardataires pendant le démontage. Laisser dans la nature et sans info claire des coureurs peu lucides et potentiellement en mauvais état après 7H d’effort, est-ce vraiment humain ? Leur avancer ne serait-ce qu’un peu de réconfort, un ravitaillement en eau et une médaille (ou pas, peu importe) pour « officialiser » une arrivée comme s’ils avaient terminé la course, est-ce vraiment si insurmontable pour une organisation aussi compétente qu’ASO ?

4 – Le Marathon de New-York. Ligne en place jusqu’au dernier. Et toujours du monde pour l’accueillir. Bon ok, c’est impossible à Paris sans soutien « politique » puissant pour fermer l’avenue plus longtemps.

J’espère sincèrement avoir de meilleures scènes à filmer l’année prochaine. Pour les belles images PENDANT la course, je partagerais ça au fur et à mesure ;)

PS : Merci de respecter les agents de sécurité qui ont passés des heures dans des conditions difficiles à devoir réguler les incivilités de certains spectateurs et qui l’ont fait avec calme et courtoisie la plupart du temps. Ils ne font que leur « travail » et suivent un peu « bêtement » les directives qui leurs sont données, probablement par peur de perdre leur boulot… leur permettant de manger…)

Merci de respecter le travail d’ASO qui sur l’événement en lui-même et la durée officielle de la course réalise un travail exceptionnel d’efficacité et doit faire face à des restrictions et des contraintes d’organisation colossales et toujours plus complexes dans une des plus grandes villes du monde. Si la politique de l’entreprise peut agacer, la qualité globale de la prestation réalisée est indiscutable.

Merci de respecter les coureurs « hors délais », oui, 6H30 c’est long pour un marathon, mais 42,195km ça reste 42,195km et chacun se bat à sa façon et avec ses raisons.

Jugez les faits, pas les personnes/entités.

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