BathyBot, le robot explorateur de l’océan profond | Actus de science

L’océan profond est un des milieux les plus mal connus de la planète. L’obscurité totale, la pression et la température de l’eau en font un environnement particulièrement hostile à étudier. Le rover BathyBot déployé par le CNRS à 40 km au large de Toulon et à 2400 mètres de profondeur va tenter d’en percer les mystères.

Réalisation : Caroline Ando
Production : Universcience 2022

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Transcription :

BathyBot, le robot explorateur de l’océan profond

Depuis le début d’année, le « Pourquoi pas ? », navire de l’Ifremer, effectue quelques rotations en direction d’une zone située à 40 km au large de Toulon. La zone n’est pas inconnue des scientifiques : c’est là qu’ont été implantés sous la surface, deux générations successives de détecteurs de neutrinos : Antares d’abord, puis KM3NeT (kahem3net).
Mais cette fois, l’objectif est tout autre : il s’agit de s’appuyer sur les infrastructures existantes, pour installer un observatoire de l’océan profond. Le Pourquoi pas, épaulée par le sous-marin Le Nautile, a donc acheminé et déposé à plus de 2400 mètres de fond, en février, tous les équipements nécessaires au dispositif.
Une boite de jonction d’abord, indispensable au raccordement électrique de l’installation. Puis la pièce maitresse du dispositif, un petit rover baptisé BathyBot.
Équipé de chenilles, de 2 caméras et de différentes sondes, BathyBot pourra se déplacer dans un rayon de 50 mètres mais pas plus, car l’important est qu’il soit le plus discret possible, que les organismes marins présents dans les profondeurs l’oublient. Contrôlé depuis la côte il fonctionnera 24h sur 24, 7 jours sur 7.
Puis un récif artificiel bio inspiré, en béton, dénommé BathyReef, a été mis à l’eau. Plus fragile que BathyBot, il a été réceptionné par le Nautile après 2000 mètres de descente pour garantir son installation en douceur sur le plancher océanique.
Le duo formé par BathyBot et BathyReef sera le premier à proposer le suivi d’une colonisation d’un récif artificiel immergé volontairement à de telles profondeurs… En espérant qu’il sera bien colonisé comme l’épave du Titanic l’a été, par 3700 mètres de fond.
Si le doute subsiste, c’est parce que le milieu des grandes profondeurs est encore très mal connu. Les scientifiques pensent par exemple que dans ces régions où ne pénètrent aucune lumière, 75% des organismes marins seraient bioluminescents.
Pour percer ces mystères, les sondes embarquées à bord ou déposées autour de BathyBot prendront des mesures régulières de la température, des concentrations d’oxygène et de gaz carbonique, de la vitesse et la direction du courant, la salinité et la concentration en particules.
Après une dernière visite du Nautile fin mars pour les derniers raccordements, BathyBot ouvrira les yeux début avril pour une mission qui devrait durer 10 ans.