L'oiseau aux dents d'argent (métaphorique)

paroles :

[Couplet 1]
Sur les toits des villes bien peignées,
Chante un oiseau tout parfumé,
Plumes lustrées, bec bien poli,
Il dit bonjour à tout Paris.
Dans chaque nid, il laisse un mot,
Une promesse, un « qu’il fait beau »,
Mais dans son vol, y’a pas d’cœur pur,
Juste le vent de sa posture.
[Refrain]
Oh l’oiseau aux dents d’argent,
Il vole bas, mais brille souvent,
Sous ses ailes, y’a pas de ciel,
Juste des ombres artificielles.
Oh l’oiseau aux dents d’argent,
Il chante fort, parle doucement,
Mais son refrain tourne à l’envers,
Quand il s’agit d’voir la misère.
[Couplet 2]
Il plane haut sur les journaux,
Pour une photo, pour un drapeau,
Il vient picorer les sourires,
Avant d’aller se faire applaudir.
Chaque miroir lui sert d’autel,
Chaque flash devient son soleil,
Et quand la foule tourne la tête,
Il bat des ailes et fait la fête.
[Interlude]
Sous le ciel étoilé, il se pavane,
Sillonne les rues, sa voix résonne,
Les rêves qu'il échafaude,
Dans un monde qu’il façonne.
[Refrain]
Oh l’oiseau aux dents d’argent,
Toujours devant, jamais tremblant,
Son chant d’amour, c’est du velours,
Sur les plaies du petit jour.
[Couplet 3]
Mais gare à celui qui le contrarie,
Ses plumes dressent toute une armée,
Des moineaux bruyants, des perroquets,
Qui hurlent fort pour l’excuser.
Sous le ciel, faut pas le froisser,
Ses vérités sont argentées,
Et si tu doutes de son éclat,
Il t’fait passer pour l’ombre, toi.
[Pont]
Il n’a jamais vu la terre,
Juste des cieux imaginaires,
Loin des nids froids, des jours sans pain,
Il vole sur les lendemains.
[Refrain final]
Oh l’oiseau aux dents d’argent,
Il caresse les vieux, les enfants,
De son aile douce et parfumée,
Pour mieux bénir sa renommée.
Oh l’oiseau aux dents d’argent,
Quand vient la nuit, il dort content,
Car dans les branches du pouvoir,
Il rêve encore d’y faire son nid, plus tard.
[Outro]
Et nous, au sol, on l’entend rire,
On lui répond sans trop y croire,
Car dans son chant, trop bien poli,
On sait qu’il parle… pour lui.
[Chorus]
L’écho de ses mots nous enveloppe,
Dans la danse des ombres, il se redresse,
Oh, l’oiseau qui vole, qui s’échappe,
Emportant nos craintes, sans cesse.