Jour 3 pour essayer "d'aller mieux" - Quand le bazar me rassure plus que l’ordre

Ce que je montre est maîtrisé.
Ce que je cache est chaotique.
Et ce chaos… me rassure.
Il y a les pièces dont j’ai la charge.
Celles que les gens voient.
Propres. Rangées. Entretenues.
Fonctionnelles. Comme il faut.
Et souvent, c’est aussi ce que je montre aux autres.
Quelque chose de lisse. De présentable.
Qui donne l’impression que tout va bien.
J’ai toujours été très forte pour ça.
Pour que tout paraisse nickel de l’extérieur.
Un peu comme mon sourire.
Automatique. Propre. Fonctionnel.
Même quand à l’intérieur… c’est autre chose.
Et puis il y a ma chambre.
Là, ce n’est plus du bazar.
C’est le chaos.
Et bizarrement,
c’est ici que je me sens le plus en sécurité.
Plus il y a de choses autour de moi,
plus je me sens contenue.
Quand le lit est plein,
quand je ne peux presque plus marcher,
j’ai l’impression que quelque chose me tient.
Comme si ce désordre extérieur
empêchait mon désordre intérieur de déborder.
Le vide m’angoisse.
Le trop-plein me rassure.
Je crois que ma chambre ressemble beaucoup
à ma tête en ce moment.
À l’extérieur, je gère.
À l’intérieur, tout s’empile.
Et peut-être que je garde ce bazar
parce que le ranger,
ce serait devoir faire de la place.
Et faire de la place…
ça fait peur.
Aujourd’hui, je ne range pas pour devenir quelqu’un de mieux.
Je range juste pour respirer un peu.
Pas tout.
Pas parfaitement.
Juste assez.
Je ne sais pas encore si ça m’aidera vraiment.
Mais aujourd’hui,
j’essaie de comprendre ce qui me rassure,
plutôt que de me juger.

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