Droit à l'éducation des femmes

Le droit à l’éducation est considéré comme un droit fondamental pour tous. Il est d’ailleurs consacré par la Convention internationale des droits de l’enfant du 20 novembre 1989 en ces articles 28 et 29. Au plan interne, le Code de l’éducation consacre un titre complet à ce droit aux articles L111-1 à L114-1 dudit code.
Selon le résumé fait par l’UNICEF, l’article 28 de la convention prévoit que: “L’enfant a le droit à l’éducation et l’État a l’obligation de rendre l’enseignement primaire obligatoire et gratuit, d’encourager l’organisation de différentes formes d’enseignement secondaire accessibles à tout enfant et d’assurer à tous l’accès à l’enseignement supérieur, en fonction des capacités de chacun. La discipline scolaire doit respecter les droits et la dignité de l’enfant. Pour assurer le respect de ce droit, les États ont recours à la coopération internationale.” L’article 29 quant à lui concerne les “Objectifs de l’éducation” à savoir “L’éducation doit viser à favoriser l’épanouissement de la personnalité de l’enfant, le développement de ses dons et de ses aptitudes mentales et physiques, dans toute la mesure de ses potentialités. Elle doit préparer l’enfant à une vie adulte active dans une société libre et encourager en lui le respect de ses parents, de son identité, de sa langue et de ses valeurs culturelles, ainsi que de la culture et des valeurs d’autrui.”
Aucun de ces textes ne font référence à des questions de genre. Ces droits valent donc autant pour les femmes que pour les hommes, pour les filles que pour les garçons.
L’accès à l’école des enfants en général et donc aussi des garçons est problématique dans certains pays, mais notre chaîne étant consacrée au droit des femmes, et aux femmes qui ont changé le droit et nos droits, je veux vous parler des spécificités liées aux difficultés d’accès des filles et des femmes à l’éducation.

L’accès à l’école est le premier levier d’émancipation. Plus encore, l’accès aux études supérieures.
Quand une fille va à l’école :
-elle se marie plus tard,
-elle gagne mieux sa vie,
-elle est mieux informée sur ses droits.
L’école protège donc les filles et les femmes sur le long terme. Elle leur offre des possibilités qu’elles n’auraient pas si elles ne savaient pas lire par exemple. Sur les plans du travail et l’autonomie économique beaucoup reste à faire, même dans les pays les plus avancés en termes d’égalité hommes femmes. Mais pour que le monde du travail, le monde des adultes changent, il faut que les générations futures soient prêtes.
Si aujourd’hui l’accès des filles à l’éducation semble le plus souvent acquis, il existe encore des barrières. Ainsi, en Afghanistan, le retour des Talibans au pouvoir en 2021 a abouti à l’interdiction pour les filles de plus de 12 ans d’aller à l’école. Il s’agit désormais selon l’ONU et l’UNICEF du seul pays au monde où les filles n’ont pas le droit d’aller à l’école secondaire.
Même lorsque les filles ont le droit d’aller à l'école, les stéréotypes de genre sont souvent très présents. C’est notamment le cas lorsque les filles reçoivent une éducation différente de celle des garçons. Dans certains cas, elles reçoivent une éducation destinée à faire d'elles de bonnes épouses ou de bonnes mères de famille, ce qui ne favorise pas le droit des femmes. Même lorsque l’éducation n’est pas genrée, certains stéréotypes ont la vie dure. On entend encore souvent que les études scientifiques sont pour les garçons et les littéraires pour les filles, y compris par des enseignants. Tous ces éléments ont un impact sur la vie future des femmes et des hommes, influençant même les choix d’orientation.
C’est en changeant chaque stéréotype, un à la fois que la situation des filles et des femmes continuera à évoluer.
Dernier point à envisager, l’accès aux écoles. Il existe aussi de nombreux lieux dans lesquels l’accès concret à l’école est compliqué. Dans certaines parties du monde, le droit à l’éducation reste surtout théorique. Parfois il n’existe pas d’écoles accessibles pour les enfants, parfois les écoles n’ont pas d’enseignants, parfois les parents n’envoient pas leurs enfants à l’école et il n’y a pas de sanction. Parfois les frais engendrés par la scolarisation sont trop importants pour les familles, et souvent dans ce genre de cas, les garçons sont ceux qui sont envoyés à l'école. L’accès à l’école semble tellement acquis dans le monde occidental que nous oublions que près de nous certains enfants sont privés d’école. En France, nous l’avons vu avec le cyclone Chido à Mayotte et les difficultés de reconstruction des écoles qui font que de nombreux enfants n’auront pas de maître ou maîtresse ou d’école pour la rentrée scolaire.
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