CAMEROUN : TCHIROMA MET EN GARDE BIYA, UN PRÊTRE DEMANDE AU PAPE DE BOYCOTTER LE RÉGIME DE YAOUNDÉ

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Direction le Cameroun, où le climat politique reste sulfureux après l’investiture de Paul Biya pour un huitième mandat. Un scrutin contesté, entaché de fraudes massives, de violences et d’une répression qui continue de nourrir colère et indignation. En face, Issa Tchiroma Bakary ne recule pas : il revendique toujours sa victoire et accuse le pouvoir d’avoir confisqué la volonté populaire. Dans ses récentes déclarations, il parle même de « sacrilège » et donne un ultimatum au régime pour libérer les prisonniers politiques.

Dans le même temps, le père jésuite Ludovic Lado a écrit au pape Léon XIV pour lui demander… de ne pas venir au Cameroun. Dans une lettre ouverte, il avertit que la visite du Saint-Père pourrait être instrumentalisée par un pouvoir illégitime, et affirme que les mains qui accueilleront le pape sont « entachées du sang des pauvres ». Un geste rare, qui révèle la profondeur du malaise.

Etl’archevêque de Douala, Mgr Samuel Kleda, brise à son tour le silence. Il dénonce les fraudes, la répression, les assassinats, la colère populaire et un pays qui sombre dans un affrontement permanent entre le pouvoir et son peuple. Une parole forte, dans une Église longtemps perçue comme prudente face au régime.

Alors, que signifie cette prise de position inédite de figures religieuses majeures ? L’Église catholique camerounaise est-elle en train de se fissurer ou de retrouver une voix prophétique ? Et que peut encore devenir la crise politique dans un pays où le pouvoir politique, l’institution religieuse et la rue semblent engagés dans un bras de fer silencieux mais explosif ?

Entretien avec le père Ludovic Lado.