Que sont devenues les super-armes nazies après la Seconde Guerre mondiale ?

Dans les derniers mois du Troisième Reich, l’Allemagne concentra toutes ses ressources sur le développement des Wunderwaffe, les « armes miracles » censées renverser le cours de la guerre : fusées V2, chasseurs à réaction, sous-marins révolutionnaires et canons géants. Bien que beaucoup soient arrivées trop tard ou en quantités insignifiantes, elles devinrent, après la défaite nazie, l’un des butins les plus convoités par les Alliés. Ce qui avait commencé comme une tentative désespérée d’éviter la capitulation marqua finalement la naissance de l’ère technologique moderne.

Les États-Unis, l’Union soviétique et la Grande-Bretagne engagèrent une course secrète pour s’emparer des prototypes, des plans et des scientifiques. De cet effort naquirent des opérations comme Paperclip et Osoaviakhim, qui transférèrent des milliers d’ingénieurs et d’experts allemands de part et d’autre de la Guerre froide. Wernher von Braun, créateur de la V2, passa ainsi du service de Hitler à la conception des fusées qui conduisirent l’homme sur la Lune. Parallèlement, les Soviétiques répliquèrent la technologie allemande pour construire les missiles qui lanceraient Spoutnik et façonneraient la course à l’espace.

Les armes que Hitler avait rêvées comme instruments de vengeance finirent par alimenter la suprématie militaire et scientifique de ses ennemis. Les sous-marins de type XXI, les avions à réaction, les missiles guidés et les canons expérimentaux servirent de base aux arsenaux de l’après-guerre. Ce que l’Allemagne n’avait pas pu utiliser pour gagner, le monde l’utilisa pour avancer. Les Wunderwaffe n’ont pas changé le destin du Troisième Reich, mais elles ont changé celui de l’humanité : leur héritage devint le point de départ de la Guerre froide, de l’exploration spatiale et d’une nouvelle ère de la science militaire.