Les rivières intermittentes et cours d'eau éphémères : un challenge pour l'écologie et la gestion
Автор: Creseb Vidéothèque
Загружено: 2021-07-19
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Intervention : Thibault Datry (INRAE – EcoFlowS, Lyon)
A l’échelle mondiale, plus de 60% du linéaire de cours d’eau est naturellement intermittent (susceptible de s’assécher sur tout ou partie du linéaire, pour des durées variables). La distribution dans le temps et l’espace de ces cours d’eau intermittents change, en lien avec les propriétés naturelles des cours d’eau, mais également en lien avec les activités anthropiques. Par ailleurs la proportion de cours d’eau intermittents dans le monde a tendance à augmenter, en lien notamment avec le changement climatique, avec des conséquences socio-écologiques parfois dramatiques. En France, des travaux ont permis d’estimer que 28 à 43% du réseau hydrographique était intermittent (naturellement ou non). La Bretagne est fortement impactée, notamment dans sa partie Est.
L’intermittence des cours d’eau constitue un défi pour les connaissances en écologie aquatique. Un réseau hydrographique intermittent est en effet constitué d’une mosaïque d’habitats aquatiques et terrestres dont l’arrangement spatial évolue dans le temps. Il existe une corrélation positive entre l’intermittence d’un cours d’eau et la décroissance de la richesse taxonomique. Pour autant, pour les cours d’eau naturellement intermittents, il existe une diversité taxonomique forte entre différents sites dans un même paysage, ou entre différentes dates pour un même site, notamment pour les milieux terrestres. Cette diversité est fondamentale pour la résilience d’un système à l’échelle régionale.
Quid de la gestion de ces systèmes ?
Il n’y a pas suffisamment de données hydrologiques (seuls 5% des stations de la banque Hydro sont sur des secteurs intermittents, et le réseau ONDE ne permet pas de déterminer les fonctionnements écohydrologiques), et cartographiques (plus de 65% des déclassements de cours d’eau sont liés au critère ‘débit suffisant à l’année’) pour comprendre ces phénomènes. L’appui des sciences citoyennes semble être une piste intéressante pour compléter le réseau d’observation. La mise en place de nouveaux outils de mesures (pièges photos) est également une piste étudiée.
L’assèchement est la variable expliquant le mieux la variabilité et la distribution des communautés biologiques d’un cours d’eau (explique autant de variabilité que plus de 200 autres métriques combinées). Mais beaucoup de lacunes sur le lien entre assèchement et biodiversité persistent, pour définir notamment les débits écologiques optimum (quid de l’impact des zones refuges comme les zones hyporhéiques par exemple).
Par ailleurs, les rivières intermittentes souffrent aussi de perceptions sociales négatives (lien avec les services écosystémiques rendus) qui sont une barrière à la mise en place de politiques publiques spécifiques.
Enfin, les signaux changement climatique ou impacts anthropiques sont difficiles à distinguer des phénomènes d’assèchements naturels.
Toutes ces questions demandent de poursuivre les efforts de recherche. C’est notamment le cas via l’accroissement des efforts internationaux pour comprendre le fonctionnement de ces milieux (ex : projet DRYvER).
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