Virée à Tizuyin, village en bordure de l’Akfadou : Authenticité et modernité
Автор: Mourad Atmimou
Загружено: 2025-12-23
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Depuis l’obtention du prix exposé fièrement sur les lieux, les visiteurs se succèdent, notamment les week-ends. Chacun est invité à goûter au succulent couscous ou à siroter un café, du thé ou du petit-lait.
La femme est très présente. A l’entrée même, deux stèles à l’effigie des moudjahidate Tassadit Sadji et Yamina Moussaoui. Les noms des martyrs figurent aussi sur une plaque commémorative érigée à la mémoire de Ferroudja Sadi et Taous Abdelli. Une stèle glorifie le combat de la femme durant la guerre de Libération. Une jeune prof au lycée active au sein de l’association où elle donne des cours de Maths.
A côté d’axxam n’Ccikh, «maison de l’imam», nous nous adressâmes à un groupe de femmes . « Vous vous préparez pour vous rendre à une fête de mariage ? «Non, c’est notre manière de souhaiter la bienvenue à tous nos invités. Nous venons de perdre une des nôtres, sinon, c’est en chants et youyous que nous accueillons nos hôtes», répond une dame souriante au teint un peu brun et aux traits fins.
Les habitants se montrent chaleureux et disponibles. Chacun s’improvise guide à travers les ruelles en pente. Mme Merjana qui a vécu une bonne partie de sa vie à Marseille où elle se rend toujours ne diffère pas des autres. «C’est la première femme à conduire une voiture dans les années 1970 et à ouvrir un commerce au village», dira d’elle une villageoise sortie devant le seuil de sa maison pour arroser des pots de fleurs. Elle est fière de son village et nous montre l’oued dont le lit qui, il y a quelques mois, était encombré de détritus est maintenant tout propre.
Il faut flâner et se perdre dans les ruelles pour s’imprégner de la beauté des lieux. Accompagnés par l’infatigable Merjana, nous arrivons dans la partie basse du village pour découvrir quelques maisons traditionnelles. «Tizeghwa», construites avec des matériaux locaux – pierres, argile, bois, roseaux. C’est dans ces maisons que la plupart des personnes âgées ont vécu une partie de leur vie avant que certaines ne soient transformées en écuries. Coincée entre quelques bâtisses modernes, l’une d’elles, visiblement à l’abandon, a été aménagée en une sorte de musée. Nous franchissons avec curiosité son seuil pour entamer une sorte de voyage dans le temps.
De vieux ustensiles de cuisine en terre cuite, des pièces de literie, un berceau suspendu au plafond, des outils de labour, des claies en roseau pour le séchage de figues, habits traditionnels sont entreposés. Au terme de notre découverte des coins et recoins de ce village appelé, nous dit-on, à l’époque coloniale «Petit Paris», rien de mieux que de goûter à des plats types de la région tels Seksou N Lfourouh, couscous de la fête, qui contient toutes sortes de légumes secs et assaisonné d’huile d’olive.
Tous les villageois, hommes et femmes âgés de 18 à 60 ans, sont dans l’obligation de prendre part aux différentes opérations de nettoyage. Balayage des ruelles et désherbage sont confiés aux femmes et les tâches dures sont réservées aux hommes. Ils ont beaucoup investi pour arracher le premier prix. Les habitants confient avoir beaucoup travaillé pour arracher le premier prix et n’ont ménagé aucun effort. L’organisation des affaires du village est confiée à un comité,«Tajmaât», sorte d’organe législatif et exécutif.
Pour notre interlocuteur, la préparation s’est limitée uniquement au volet embellissement de la placette et la décoration de la stèle. «Je tiens à rendre hommage à nos femmes. Sans leur motivation et mobilisation, nous n’aurons pas obtenu ce prix», poursuit-il. Chaque jour, un groupe d’entre elles se lève à cinq heures du matin pour nettoyer les ruelles et un autre vers la fin de la journée prend le relais après le départ des visiteurs.
Depuis son élection, des groupes de visiteurs ne cessent de débarquer. En week-end, on recenserait jusqu’à un demi-millier de personnes. On arrive en voitures, dans des bus. Des familles, des couples veulent savoir à quoi ressemble Tizuyin sorti de l’anonymat. Des agences de voyages semblent avoir trouvé le filon. Venu d’Aïn Témouchent avec son épouse, Abelatif Sebaâ, ex-directeur de l’environnement de cette wilaya à la retraite, était pressé de découvrir les coins du village .
«C’est une initiative qu’il faut généraliser partout», s’exclame-t-il. Il suggère aux villageois de recourir à l’utilisation de panneaux photovoltaïques, un investissement qui, d’après lui, «suscite l’adhésion sans réserve de des banques». L’homme ne cache pas son admiration pour des habitants qui, eux aussi, ne manquent pas d’idées. Dans un proche avenir, leur première proposition sera d’être relié au réseau de fibre optique. En attendant d’autres….
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