Au Cameroun, Biya règne mais c'est Tchiroma qui donne le la et gouverne.
Автор: Jean-Pierre Du Pont
Загружено: 2025-11-20
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Quand « en haut on ne peut plus » et « en bas on ne veut plus », une société entre dans une zone d’instabilité profonde.
Le Cameroun semble aujourd’hui atteindre ce point de tension : un moment où les mécanismes traditionnels du pouvoir s’épuisent, tandis que la société, plus jeune, plus connectée et plus consciente, ne se satisfait plus du statu quo.
La caractéristique majeure de ce moment historique réside dans son imprévisibilité. Comme l’ont montré d’autres contextes — la chute du bloc soviétique en 1989, le renversement de Ben Ali en Tunisie en 2011 ou même l’effondrement du régime Blaise Compaoré au Burkina Faso — il suffit parfois d’un événement fortuit, un « grain de sable », pour déclencher de vastes bouleversements lorsque les tensions sont déjà accumulées.
Au Cameroun, la fin du techno-féodalisme — ce système où une élite vieillissante combine contrôle administratif, réseaux clientélistes et surveillance — marque les limites du dispositif. On assiste à une véritable impasse de l’autocratie népotique, où les leviers du pouvoir fonctionnent de moins en moins dans une société devenue plus rapide, plus informée et moins docile.
La gérontocratie au sommet tente de maintenir le navire d’État à flot, mais elle utilise pour cela des outils politiques et symboliques hérités d’une époque révolue :
– la politique de la peur ;
– l’opacité administrative ;
– la monopolisation des récits officiels ;
– la fragmentation volontaire du corps social.
Ces instruments ne correspondent plus aux pratiques et à la mentalité de la génération des enfants d’Internet, de Facebook, de WhatsApp et de TikTok, pour qui l’information circule librement et les repères politiques s’internationalisent. Le contraste est similaire à celui observé :
– en Égypte au moment du Printemps arabe, où un régime vieillissant n’a pas su comprendre la puissance des réseaux sociaux ;
– en Algérie en 2019, face au Hirak ;
– ou en Serbie en 2000, lorsque le fossé générationnel a précipité la fin du régime Milošević.
En résumé : le Cameroun vit une période où les moteurs traditionnels du pouvoir se dégradent, tandis que l’énergie sociale, démographique et technologique monte. Cette combinaison crée un contexte explosif où le moindre détonateur peut faire basculer l’équilibre.
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