😎 Monologue intérieur des faux culs dans le monde du spectacle.

😎 Monologue intérieur des faux culs dans le monde du spectacle.

" Pleurez pour moi.
Mais pas trop fort pour les autres.
Qu’on m’entende, moi.
Eux, on verra plus tard ou jamais.

Ma douleur est urgente.
La vôtre est contextuelle.
La cause générale ?
Intéressante… quand elle sert mon dossier.

Je m’indigne, oui mais seulement quand ça me touche.
Quand ça déborde de mon cas personnel,
je parle de complexité,
de prudence,
de ne pas tout mélanger.

Je veux des larmes pour mon histoire,
des micros pour ma version,
des relais pour mon ego.
Mais qu’on ne m’entraîne surtout pas
dans un combat qui dépasse mon préjudice.

Défendre la cause globale ?
Trop risqué.
Trop exposant.
Trop salissant.

Moi je veux l’émotion,
pas la stratégie.
Le soutien,
pas la cohérence.
La morale quand elle m’avantage,
le silence quand elle dérange.

Je veux qu’on me plaigne,
pas qu’on me demande d’agir.
Je veux qu’on me croie,
pas qu’on généralise.
Surtout pas généraliser —
ça pourrait créer des obligations.

Quand d’autres tombent,
je regarde ailleurs.
Ce n’est plus mon combat.
Je suis déjà passé à autre chose.
À moi, encore.

Je parle d’injustice
comme on parle d’une propriété privée.
Défense de toucher.
Défense d’étendre.
Défense d’en faire un principe.

Mon indignation a des horaires,
des frontières,
un périmètre strict :
mon intérêt immédiat.

Si la cause commune exige
de se mouiller,
de perdre,
de se griller,
je deviens soudain nuancé,
fatigué,
réaliste.

Je ne combats pas un système.
Je gère un dossier.
Je ne cherche pas la justice.
Je cherche réparation... pour moi seul.

Les autres ?
Qu’ils se battent.
Moi, j’ai déjà donné…
des larmes. "