Thomas Rollot : LAPIS-LAZULI - Extraits vidéo (2025, Nevers)

LAPIS-LAZULI de Thomas Rollot
pour quatre trompettes, deux trombones et percussions
(Cette œuvre est protégée par la SACEM. Toute reproduction, diffusion ou utilisation sans autorisation est interdite.)

Extraits vidéo du concert de création (Nevers, église Saint-Etienne, 13 septembre 2025)
Trompettes : Philippe Kaltembacher, Jean-Michel Drure, Thierry Perret, Fabrice Rocher
Trombones : Mathis Wavrant, Sébastien Merle
Percussions : Pascal Cotard
Direction : Thomas Rollot

Situation des extraits dans l'œuvre intégrale :
00:00 Titres
00:31 I. CYCLE, PASSAGE - 1. La Barque solaire
06:37 I. CYCLE, PASSAGE - 2. Seikilos, les Chrétiens
11:36 II. MARIE, LE FILS - 1. Marie
13:41 II. MARIE, LE FILS - 2. L'Annonciation
(II. MARIE, LE FILS - 3. L'Enfant)
(II. MARIE, LE FILS - 4. La Fuite en Égypte)
16:27 II. MARIE, LE FILS - 5. La Crucifixion
(II. MARIE, LE FILS - 6. Stabat Mater)
19:22 III. L'APOCALYPSE - 1. Le Jugement
23:57 III. L'APOCALYPSE - 2. La Lumière

À propos de l'œuvre :
Lapis-lazuli est une évocation tant du mystère céleste lui-même que de la culture qu'il a générée. Pièce multifacette, elle offre différents points d'entrée à l'auditeur. Si une approche sensible permettra d'éprouver ce que peut être ce ciel méconnu – un espace détaché, transcendantal, inquiétant, déroutant, captivant –, l’œuvre a aussi été conçue autour d'un programme précis, qui met en relation des époques, cultes et épisodes évoqués de plusieurs manières : au moyen du dessin de l'architecture des séquences, de figuralismes, de citations de thèmes, de spatialisation, etc. L'art musical permet toutefois d'abstraire les éléments du programme : il les convertit en thèmes, motifs, succession d'accords ou tout autre matériau propre à son langage. Ce faisant, il offre la possibilité d'un aller et retour permanent entre évocation programmatique et construction musicale « pure », l'un renforçant l'autre à mesure que l'on progresse dans la pièce. Par exemple, un élément musical associé à un premier moment du programme reviendra en illustrer un second, mettant ainsi en relation les deux épisodes grâce à la puissance conceptuelle de la musique. Dans "La Barque solaire" (I.1), les lignes descendantes jouées par le groupe des trois instrumentistes de gauche sont d'abord associées au coucher du soleil à l'occident, à la descente vers le monde inférieur ou monde des morts de la mythologie égyptienne ; les lignes ascendantes du groupe de droite au lever du soleil à l'orient, à la résurrection. Ensemble, elles évoquent l'idée de cycle – qui peut aussi, d'ailleurs, être perçue sensiblement. Ces lignes ascendantes et descendantes seront ensuite réutilisées pour évoquer d'autres idées voisines conceptuellement, mais néanmoins différentes : la naissance du Christ (comme la naissance du soleil, l'espérance…), la montée au paradis (vive et alternée avec la descente vers l'Enfer, évocation du mouvement en spirale du Jugement dernier de Michel-Ange), la Fuite en Égypte (la Sainte Famille rejoignant l' « occident » ), la mort du Christ (descente vers le monde des morts pour les Égyptiens, mais espoir d'une renaissance ; dans le cas du Christ : résurrection et salut des êtres humains)… Dès la seconde apparition du mouvement descendant, une double interprétation est possible : la répétition de la phase du coucher du soleil nous fait entendre clairement le cycle (en rejoignant le point par lequel nous étions entrés dans la boucle), mais nous permet aussi de sortir de ce cycle en gagnant l'occident au sens géographique et culturel, la sous-partie suivante étant dédiée au monde gréco-romain. On pourrait multiplier les exemples tant ils émaillent la pièce, et évoquer les superpositions thématiques, la spatialisation à vocation sémantique, ou la symbolique musicale, à l'instar du motif en croix attaché à la figure du Christ. Lapis-lazuli rend hommage à la culture méditerranéenne et européenne et, à l'intérieur de celle-ci, à l'histoire de la musique savante occidentale, à laquelle l'écriture musicale fait référence. Œuvre profonde, riche, elle confie aux cuivres – trompettes et trombones, « cuivres d'église » – et aux percussions la création d'un monde sonore particulier, pensé pour interagir avec l'acoustique d'une église, ancré dans la tradition autant que tourné vers la modernité, spirituel, sensible et significatif.