Viens Jasez (Offical Audio)

On s’est connu en secondaire deux,
À parler d’Xbox pis de jeux un peu niaiseux.
Pendant qu’le prof criait “tais-toé donc !”,
Nous autres on riait, on s’en crissait d’l’horizon.

T’étais pogné avec la DPJ,
Pis moé j’vivais dans un foutu foyer.
Mais entre deux jokes pis trois conneries,
On s’est trouvé, deux gars un peu maganés.

On f’sait des niaiseries juste pour s’sentir libres,
Deux jeunes rebelles, deux esprits vifs.
Le monde nous jugeait, mais on s’en foutait,
Parce qu’entre frères, tout s’effaçait.

Viens jasez, viens donc jasez,
Ça fait ben trop longtemps qu’on s’est pas croisé.
J’pense encore à nos nuits d’ados,
À fumer dans l’bois pis parler trop.

Viens jasez, viens donc jasez,
T’es mon frère même sans ADN collé.
Pis même si t’habites loin à Joliette,
Y’a rien qui efface nos vieilles tempêtes.

Y’en a eu des soirs fuckés,
Des affaires qu’on r’comptera jamais.
Mais chaque fois qu’j’étais à terre ou à l’hôpital,
T’étais là, fidèle pis ben normal.

T’as vu mes chutes, mes crampes, mes peurs,
Pis t’as jamais viré d’bord, frère de cœur.
Y’a pas d’sang entre nous autres,
Mais crisse, t’as toujours eu mon dos.

T’écoutais, t’parlais pas trop,
Juste un regard, pis j’savais qu’t’étais là, bro.
C’tait pas compliqué, c’tait juste vrai,
Deux jeunes gars qu’la vie voulait briser.

Viens jasez, viens donc jasez,
Le temps file, pis on s’est éloignés.
On s’text des fois, on game à distance,
Mais y manque la vieille ambiance.

Viens jasez, viens donc jasez,
J’vas rouler un bat pour s’rappeler.
Des nuits d’été où on refaisait l’monde,
Sous les étoiles pis nos rires d’immonde.

Viens jasez, viens donc jasez,
On s’ra ben juste à parler.
Toé, moé, l’feu pis le vent,
Comme deux frères qui ont survécu au temps.

Aujourd’hui t’es rendu plus loin,
Joliette, c’est pas la porte d’à côté,
Mais j’pense souvent à ces soirs ben fous,
Où on s’prenait pour des rois, juste nous deux sous l’ciel flou.

On s’voit pu ben souvent, c’est vrai,
Mais j’sais qu’la fraternité, elle s’perd jamais.
T’sais, les vrais amis, ça s’compte pas souvent,
Mais toi, t’en fais partie pour tout l’temps.

J’te vois encore rire dans ma tête,
Même quand l’monde autour me pète.
Parce que toé, t’étais là dans mes pires heures,
Pis ça, ça vaut ben plus qu’un cœur en or.

« T’sais, y’a des frères d’sang,
Pis y’a des frères d’vie.
Toé, t’es d’ceux-là.
Pis j’me dis qu’on devrait retourner dans not’ vieux spot,
Allumer un feu, fumer un bat, pis juste… jaser. »

Viens jasez, viens donc jasez,
J’vas ramener la vieille playlist d’l’époque.
Un feu, deux joints, trois souvenirs,
Pis l’ciel plein d’étoiles à s’endormir.

Viens jasez, viens donc jasez,
C’t’à soir qu’on s’raconte sans s’cacher.
Les frères de sang y peuvent s’battre,
Mais nous autres, on s’est trouvés dans l’chaos pis l’hasard.

Viens jasez, viens donc jasez,
Le monde changera pas d’toute façon.
Mais à soir, y’a juste nos deux noms,
Gravés dans l’bois, là où tout a commencé.