Jeanne Simon, entre intimisme et art sacré
Автор: Association Lucien Simon
Загружено: 2025-06-26
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Peintre, décoratrice et aquarelliste hors pair, Jeanne Dauchez-Simon (1869-1949) a connu une brillante carrière artistique, tant en France qu’à l’étranger. Née à Paris, deuxième d'une grande fratrie qui compte également le peintre André Dauchez (1870-1948) et l’aquarelliste Henriette Crespel (1874-1958), elle effectue ses premiers apprentissages à l’école gratuite de dessin de Louise Thoret. C’est ensuite auprès du peintre Lucien Simon (1861-1945), qu’elle épouse le 9 avril 1890, qu’elle perfectionne assidument sa technique. Peu après leur mariage, elle découvre l’Italie lors de leur voyage de noces à Venise et se trouve immédiatement séduite par la peinture des Primitifs : Fra Angelico, Piero della Francesca, Sandro Botticelli et Vittore Carpaccio.
Installée dans un premier temps boulevard du Montparnasse, dans le XIVe arrondissement parisien, la famille Simon s’agrandit rapidement en accueillant quatre enfants, Paul, Charlotte, Lucienne et Pauline.
Grâce à la famille Dauchez, alors installée à Bénodet, Jeanne fait découvrir à Lucien Simon la Bretagne. Ils y font des séjours réguliers, d’abord à Kergaït, maison des Dauchez sur l’anse de Penfoul, avant de se porter acquéreur en 1901 de l’ancien Sémaphore désaffecté de Combrit à Sainte-Marine, où ils établissent leurs ateliers comme un ancrage breton jusqu’à la fin de leur vie.
Jeanne privilégie la réalisation d’aquarelles monumentales sur papier, alternant les portraits et les grandes scènes décoratives et religieuses qui suscitent l’intérêt du public et de la critique d’art. Le caractère résolument intime de son œuvre inscrit l’artiste dans l’intimisme ambiant, courant pictural européen de la Belle Époque. Si Lucien porte son regard sur le pays bigouden, Penmarch et Saint Guénolé, les yeux de Jeanne se posent avant tout sur le spectacle familial qui constitue autant de belles occasions de portraits et de portraits groupés.
En 1906, forts de leurs succès, Jeanne et Lucien font bâtir par les architectes Louis Süe et Paul Huillard une imposante maison-atelier au n° 3 bis, rue Cassini à Paris, dans le XIVe arrondissement. C’est dans cet écrin « modern style » qu’ils reçoivent le tout Paris littéraire et artistique, parmi lesquels leurs amis peintres George Desvallières, Jacques-Émile Blanche, Charles Cottet, René-Xavier Prinet et Émile-René Ménard. Leurs enfants grandissent dans cette atmosphère effervescente et c’est assez naturellement qu’ils s’orientent chacun vers les arts. Choisissant la sculpture, Paul bénéficie des conseils de Rodin et intègre en 1913 l’atelier d’Émile-Antoine Bourdelle à la Grande Chaumière. Charlotte se consacre à la peinture, choix en partie renforcé par son mariage en 1916 avec François Aman-Jean, le fils du peintre Edmond, ami intime de sa famille. Lucienne se tourne vers le violon et Pauline, profitant comme ses frères et sœurs des enseignements de Jeanne et Lucien, dessine et peint, avant d’orner plus tard des églises bretonnes de plusieurs de ses vitraux, dont ceux de l'église bigoudène Saint-Tugdual de Combrit.
En août 1914, l’éclatement de la Grande Guerre vient donner un coup d’arrêt brutal à l’activité artistique parisienne et mettre à l’épreuve la famille Simon. Comme Lucien, Jeanne continue de peindre et d’exposer à l’étranger.
Portée par ses convictions de catholique et d’artiste engagée, Jeanne Simon a enfin voué un intérêt prononcé pour la peinture religieuse. Amie intime de George Desvallières et Maurice Denis, elle se joint à leur tentative de renouvellement de l’art religieux en adhérant vers 1910 à la Société de Saint-Jean qui s’attache à défendre l’idéal d’un art chrétien plus moderne et édifiant contre la pauvreté du style sulpicien. Optant pour des sujets au christianisme explicite, simple, serein et accessible, elle s’inscrit dans l’entre-deux-guerres dans le mouvement des Ateliers d’Art Sacré fondé en 1919 par ses deux amis. Soucieuse d’appliquer ses principes esthétiques aux grands décors, elle obtient en 1929 la commande des peintures murales de la chapelle Sainte Catherine de Sienne de l’Église Saint-Dominique, dans le XIVe arrondissement de Paris. Jusqu’en 1935, elle travaille à l’achèvement de quatre panneaux monumentaux figurant des scènes de la vie de la sainte italienne (1347-1380), suscitant les éloges de Maurice Denis et accroissant sa notoriété dans le milieu de l’Art Sacré.
Si, en 1922 et 1939, les prestigieuses galeries parisiennes Georges Petit et Charpentier ont consacré à Jeanne Simon d’importantes expositions personnelles, à l’image de sa brillante carrière, elle est peu à peu tombée dans l’oubli après sa disparition en 1949.
L'exposition au fort de Sainte Marine en juillet et aout 2025 constitue la première manifestation d’envergure consacrée à son œuvre depuis plus d’un demi-siècle et ambitionne de mettre un peu plus en lumière son exceptionnel parcours d’artiste.
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