RDC : riposte des FARDC contre M23, Félix Tshisekedi rassure Bukavu et Goma, maintient sa position

La situation sécuritaire dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) s'est considérablement détériorée ces dernières semaines, marquée par des avancées significatives du groupe rebelle M23 et des affrontements intenses avec les Forces armées de la RDC (FARDC).

Occupation de Goma et Bukavu par le M23

Le 27 janvier 2025, le M23 a annoncé la prise de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, bien que des combats sporadiques aient persisté dans la ville. Des vidéos diffusées en ligne montraient des rebelles patrouillant dans les rues principales, tandis que des rapports faisaient état de bombardements intenses et d'une évasion massive à la prison centrale de Goma, où des centaines de détenues auraient été violées et brûlées vives.

Suite à cette offensive, le M23 a poursuivi sa progression vers le sud, atteignant Bukavu, capitale du Sud-Kivu, le 14 février 2025. Les affrontements ont conduit à la prise de l'aéroport de Kavumu, situé à environ 30 kilomètres de Bukavu, et à des combats dans les localités de Kabamba et Katana. La population civile, prise de panique, a fui massivement la région, aggravant une crise humanitaire déjà préoccupante.

Réactions nationales et internationales

Face à l'escalade de la violence, le président Félix Tshisekedi a appelé à une mobilisation nationale, exhortant les citoyens à soutenir les FARDC dans leur lutte contre le M23 et dénonçant l'implication présumée du Rwanda dans le conflit. Le gouvernement congolais a également sollicité l'aide de la communauté internationale pour faire face à cette crise.

La communauté internationale a réagi avec inquiétude. Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a appelé à un cessez-le-feu immédiat et à la reprise du dialogue pour éviter une escalade régionale du conflit. De son côté, l'Union européenne a condamné les actions du M23 et a exhorté le Rwanda à cesser tout soutien aux rebelles et à retirer ses troupes du territoire congolais.

Conséquences humanitaires et sécuritaires

Les offensives du M23 ont entraîné des déplacements massifs de populations, avec des centaines de milliers de personnes fuyant les zones de conflit pour chercher refuge dans des régions plus sûres ou dans des pays voisins. Les infrastructures locales, y compris les hôpitaux et les écoles, sont débordées, et l'accès à l'aide humanitaire est sévèrement limité en raison de l'insécurité persistante.

Parallèlement, des rapports font état de violations graves des droits de l'homme, notamment des massacres de civils, des violences sexuelles et des recrutements forcés. La Cour pénale internationale a annoncé la réactivation de ses enquêtes sur les crimes commis dans le Nord-Kivu depuis janvier 2022, en réponse aux allégations de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité perpétrés dans la région.

La situation en RDC demeure extrêmement volatile, et les efforts tant nationaux qu'internationaux se poursuivent pour tenter de stabiliser la région et répondre aux besoins urgents des populations affectées.

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