Moussambou : Une Soif Injuste

Moussambou : Une Soif Injuste

À Moussambou, le simple fait de boire, de cuisiner ou de se laver est devenu un combat quotidien. Un combat épuisant, usant, qui mine le moral et la santé.

Où coule l'eau ? Certainement pas jusqu'à nos cases. Elle coule dans les promesses creuses faites lors des campagnes électorales. Elle coule dans les discours des responsables qui, bien loin d'ici, ont l'eau courante à volonté.

Nous sommes déçus. Profondément déçus. Déçus par cette indifférence qui nous assèche peu à peu. Comment, en plein 21e siècle, un village entier peut-il encore crier sa soif ? Comment peut-on laisser des enfants, des femmes et des hommes dans une telle précarité ?

On nous parle de développement, de progrès, mais nous, à Moussambou, nous avons l'impression d'être oubliés, abandonnés au bord du chemin. La vie devrait être plus simple, plus digne. Elle est devenue une quête épuisante pour quelques seaux d'un liquide précieux.

Notre déception est à la mesure de notre soif : immense. Ce n'est pas une colère bruyante, c'est une lassitude douloureuse, un sentiment d'injustice qui grandit chaque jour un peu plus.

Moussambou a soif. Moussambou a mal. Et surtout, Moussambou n'en peut plus d'attendre.