Que sont devenus les principaux maréchaux allemands après la Seconde Guerre mondiale ?

Lorsque le Troisième Reich s’effondra en 1945, les maréchaux de Hitler — symboles de la puissance et de la gloire militaire allemandes — durent affronter leur propre jugement final. Certains, comme Wilhelm Keitel et Alfred Jodl, furent pendus à Nuremberg ; d’autres, comme Model, choisirent le suicide plutôt que la reddition. Pendant ce temps, des stratèges tels qu’Erich von Manstein et Albert Kesselring furent jugés, condamnés, puis libérés durant la Guerre froide, devenant des figures controversées — admirées par certains, condamnées moralement par d’autres. Le crépuscule des maréchaux reflétait l’effondrement total du Reich : des dieux du champ de bataille devenus des hommes vaincus par l’Histoire.

Chaque destin révéla une facette différente de la chute de l’Allemagne. Von Kleist et Von Leeb moururent lentement dans des prisons soviétiques ; Schörner, le « fanatique de fer », finit en fuite, déguisé et oublié ; Rundstedt s’éteignit en silence, vieux et fatigué — symbole d’une aristocratie prussienne ayant perdu son monde. Dans les tribunaux, les crimes de guerre furent exposés : déportations, représailles, exécutions et obéissance aveugle justifiant l’horreur. Aucun n’échappa au jugement du temps, même si peu payèrent réellement pour leurs crimes.

Au cours des décennies suivantes, leurs noms devinrent des mythes ambigus — héros tactiques pour les uns, criminels de guerre pour les autres. Leurs mémoires tentèrent de redorer leur image, les présentant comme des soldats professionnels piégés dans une guerre politique. Pourtant, les preuves, les témoignages et les fosses communes racontèrent une autre histoire : celle d’hommes ayant servi un régime d’extermination sous le prétexte du devoir. Le destin des maréchaux allemands fut aussi l’épitaphe du Troisième Reich : un mélange de grandeur militaire, de ruine morale et de la question éternelle sur les limites de l’obéissance et de la responsabilité.