Arrêtez le télétravail immédiatement!

Le télétravail offre confort et flexibilité, mais il expose massivement le dos. Avec plus d’heures assis, parfois sur du mobilier non adapté, les tensions s’accumulent. Un kinésithérapeute rappelle les mécanismes qui expliquent cette augmentation des lombalgies et les solutions simples pour y remédier.

Télétravail : pourquoi le dos souffre

Depuis les confinements, le télétravail s’est généralisé. Moins de trajets, plus de souplesse, un rythme plus libre. Mais ce mode d’organisation a aussi renforcé un problème déjà très répandu : la lombalgie.
Les données de Santé publique France montrent que l’organisation du travail influence directement la santé musculo-squelettique. La lombalgie est même la première cause de morbidité ostéo-articulaire au travail. L’étude menée en 2023 souligne un fait clair : plus on télétravaille, plus la lombalgie progresse.

Les causes sont connues :

sédentarité accrue

mobilier inadapté

absence de poste ergonomique

positions prolongées non variées

Les postures inadaptées : le piège le plus fréquent

À domicile, beaucoup travaillent sur une chaise de cuisine, une table basse, voire un canapé. Résultat : écran trop bas, absence de réglages, appuis insuffisants.
L’INRS rappelle que ce type d’installation génère des contraintes sur les épaules, les poignets et tout le rachis.
Le kinésithérapeute Jean-Christophe Berlin insiste : ce n’est pas tant “la mauvaise posture” qui crée la douleur, mais le fait de rester longtemps dans la même position. Le dos tolère le mouvement, pas l’immobilité.

Changer de position toutes les heures, s’appuyer confortablement dans le dossier, ou utiliser un siège qui permet de se basculer légèrement en arrière réduisent immédiatement la charge sur la colonne.

Bouger : la meilleure prévention

Avec le télétravail, on se déplace moins. Cette faible dépense énergétique — la sédentarité — rigidifie progressivement le dos.
Les recommandations actuelles convergent : “Le meilleur traitement du mal de dos, c’est le mouvement”.
Quelques minutes de mobilité chaque jour suffisent : se lever pour boire, marcher en passant un appel, faire deux ou trois mouvements simples pour réveiller la colonne. Un dos qui bouge régulièrement est un dos plus tolérant.

Adapter son poste de travail

Une installation adaptée limite les contraintes :

bas du dos appuyé contre le dossier

coussin lombaire si besoin

avant-bras posés sur les accoudoirs

écran à hauteur des yeux

chaise réglable ou configuration improvisée mais stable
Rappel légal : l’employeur doit fournir ou prendre en charge le matériel nécessaire au télétravail, même si les modalités varient selon les entreprises.

En résumé

Le télétravail n’est pas en lui-même un risque, mais la combinaison immobilité + mobilier non ergonomique crée un terrain propice aux douleurs lombaires.
Bouger régulièrement, varier les positions, installer un espace adapté et écouter les signaux du corps permet de réduire nettement les tensions.
Comme le rappelle le kinésithérapeute : le mal de dos n’est jamais une fatalité, mais il demande un minimum d’attention quotidienne.