FRANCE-GABON : UN NOUVEAU PACTE STRATÉGIQUE SE DESSINE »

En visite officielle au Gabon, le président Français Emmanuel Macron et le président Brice Oligui Nguema ont affiché une volonté commune de refonder la relation bilatérale. Entre transition politique saluée, coopération économique renforcée et ambitions environnementales partagées, les deux dirigeants ont posé les bases d’un partenariat renouvelé.

Une visite chargée de symboles, marquant la consolidation du « Nouveau Gabon », né d’une transition politique que Paris qualifie d’exemplaire.
Dès les premières déclarations, le chef de l’État gabonais a exprimé sa « profonde gratitude » envers le soutien français apporté durant le processus de transition, ayant permis la tenue d’élections « libres et transparentes » et la mise en place progressive des nouvelles institutions du pays.

Cette refondation politique s’accompagne d’un vaste chantier économique. Le Gabon ambitionne de rompre avec l’économie de rente et de se tourner résolument vers l’industrialisation, notamment via la transformation locale des matières premières.

Le Président Oligui Nguema a appelé les entreprises françaises à adopter une exemplarité totale, un principe déjà exprimé par Emmanuel Macron à Dakar en 2028. Le dossier du manganèse, et plus précisément les engagements du groupe Eramet, figure parmi les priorités discutées entre les deux partenaires.

La France, de son côté, dit vouloir accompagner « plus vite » les ambitions du pays, notamment dans les secteurs de l’eau, des infrastructures, de la gestion des déchets et du transport ferroviaire, comme en témoigne le contrat signé avec l’Agence française de développement.

Plus de 85 filiales françaises sont aujourd’hui présentes sur le sol gabonais, représentant quelque 12 000 emplois majoritairement locaux une base que Paris entend renforcer dans un esprit de « partenariat gagnant-gagnant ».

La coopération sécuritaire constitue un autre pilier de cette nouvelle phase. Les deux dirigeants ont salué la refonte complète du partenariat de défense, désormais orienté vers une collaboration réciproque, davantage de formation, et la création d’une Académie de protection de l’environnement axée sur la lutte contre le braconnage et l’orpaillage illégal.

La dimension environnementale, centrale dans la politique gabonaise, a elle aussi été renforcée. Les deux États ont réaffirmé leur engagement commun pour la protection des forêts du bassin du Congo, l’un des plus grands puits de carbone au monde. La France a notamment annoncé l’affectation intégrale des revenus issus d’un accord de conversion de dettes soit 60 millions d’euros à la gestion durable des écosystèmes forestiers gabonais.

Au-delà des accords et des déclarations, cette visite confirme le tournant stratégique amorcé entre Libreville et Paris : celui d’une relation repensée, équilibrée et tournée vers l’avenir. Dans un Gabon en reconstruction et riche d’ambitions nouvelles, les deux dirigeants affirment vouloir avancer ensemble, dans un cadre de respect mutuel et de responsabilité partagée. Une page se tourne… et une autre s’écrit, avec la promesse d’un partenariat plus solide que jamais.