Goma:Réinsertion sociale et détraumatisation des survivantes des VBG.Un SOS lancé..

Depuis la prise de Goma par les rebelles de l’Alliance des Fleuve Congo (AFC-M23) en janvier 2025, la situation des femmes victimes de violences sexuelles s’est davantage compliquée. Dans cette ville de lEst de la RDC, les structures sanitaires continuent tant bien que mal d’assurer les soins médicaux et psychologiques, mais la réinsertion sociale et la détraumatisation restent un défi majeur. Face à ce vide, certaines organisations locales tentent d’apporter des solutions pour aider ces survivantes à retrouver leur dignité et à reconstruire leur vie.
Reportage
Au premier semestre 2025, à Goma, dans la province du Nord-Kivu, des cas de violences sexuelles se sont multipliés suite à la chute de la ville entre les mains des rebelles de lAFC-M23. Des agresseurs, souvent vêtus en tenues militaires ou civiles, s’en prennent aux femmes sans défense, dans un contexte de peur et d’insécurité.
A Kanyarucinya, au nord de la ville, nous rencontrons certaines survivantes qui, sous couvert d’anonymat, ont accepté de livrer leurs témoignages.
Vox pop (2 survivantes expliquent le contexte où elles ont connu le viol)
Bwanandeke Mabanze, est le chef de Cellule de l’Office 1 au quartier Murara, commune de Karisimbi. Dans son bureau, il est parfois saisi des cas des violences sexuelles qu’il oriente auprès des structures sanitaires pour une prise en charge.
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Le centre de santé Muungano Solidarité, situé dans le quartier Virunga, fait partie des rares établissements qui assurent encore une prise en charge médicale et psychologique des victimes. C’est également ici que sont centralisées les statistiques provenant d’autres structures environnantes. Selon Ivone Makangala, infirmière chargée du suivi des cas de violences sexuelles basées sur le genre, si le nombre de cas enregistrés a légèrement diminué depuis juillet, la période allant de janvier à juin 2025 a été marquée par une forte recrudescence des violences.

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Face à l’insuffisance des moyens publics, certaines organisations locales se mobilisent pour assurer la prise en charge psychosociale et la réinsertion des survivantes. C’est le cas de l’organisation Femmes Unies pour le Développement Endogène et Intégral (FUDEI), qui agit sur fonds propres. Elle a initié une formation en agriculture urbaine au profit de plusieurs femmes, avant de les doter de jardins à exploiter au niveau du camp Munzenze. Selon Rachel Mululu, coordonnatrice de la FUDEI, cette initiative s’inscrit dans la vision de l’organisation visant à favoriser l’autonomisation économique et la détraumatisation des survivantes. Elle explique avoir obtenu l’accès à ces jardins grâce à un plaidoyer mené auprès des autorités locales du camp Munzenze, autrefois réservé aux familles militaires.
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D’autres femmes interviennent dans l'assainissement de la rue Julien Paluku Axe Virunga. Dans ce même angle, elles ont déjà planté des arbres dans différents lieux publics de Goma dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique. Tout en saluant cette initiative, elles soulignent que ces différentes activités les aident non seulement dans la dédramatisation mais aussi dans l'autonomisation alimentaire.
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Malgré les efforts fournis par certaines structures locales pour soutenir les survivantes, la prise en charge globale des victimes reste un devoir prioritaire de l’état congolais. Pour Me Henri Ngavo, l’un des responsables de l’association africaine des Droits de l’homme (ASADHO) au Nord Kivu, le gouvernement a l’obligation de protéger les citoyens, d’assurer l’accès à la justice et de garantir la sécurité des survivantes.
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Entre espoir et survie, les survivantes attendent plus qu’une simple compassion : elles réclament un accompagnement réel pour se relever.
La FUDEI, elle, continue de se battre avec des moyens limités, pendant que les structures sanitaires manquent de tout.
Dans une ville meurtrie par la guerre, le soutien du gouvernement reste la pièce manquante d’une prise en charge digne et durable.