DÉSESPOIR DES SINGES, MAJESTUEUX CONIFÈRE CONTEMPORAIN DES DINOSAURES… Le Quotidien du Jardin N°282

NewsJardinTV, la chaîne qui diffuse la passion des plantes, des jardins, de la botanique, de la nature et du jardinage, est heureuse de vous accueillir dans le jardin de Nicole et Patrick Mioulane, pour le numéro 282 de son émission journalière : « Le Quotidien du Jardin ».
Adrien P. nous pose la question suivante :
Pourquoi appelle-t-on l’araucaria « désespoir des singes » et existe-t-il différentes espèces que je puisse réussir dans mon grand jardin de Dordogne ?
Désespoir des singes est le nom commun d’Araucaria araucana dont les rameaux sont intégralement couverts de grosses écailles épineuses qui empêchent quiconque de grimper dessus, et les singes en particulier. On l’appelle aussi pin du Chili.
Les Araucaria (62 taxons) sont des conifères vivant dans l'est de l'Australie, en Nouvelle-Guinée, en Argentine, au Brésil, au Chili et surtout en Nouvelle-Calédonie où l’on compte 14 espèces endémiques. Ce sont de grands arbres mesurant de 5 à 80 m de haut. La plupart ne sont pas rustiques sous le climat européen et dans nos jardins nous cultivons essentiellement : Araucaria araucana qui est l'arbre national du Chili.
C’est un grand conifère à l’écorce résineuse épaisse, coriace, ridée horizontalement et d'un gris-brun foncé, dont les branches sont verticillées, c'est à dire que plusieurs (en général 5) partent du même point sur le tronc. Elles sont disposées horizontalement chez les sujets jeunes, puis deviennent pendantes chez les arbres adultes. D'abord conique ou pyramidal, le désespoir des singes s'arrondit avec l'âge, se dégarnissant aussi de la base pour former une sorte de parasol géant.
Les feuilles sont des écailles épaisses, coriaces triangulaires, de 3 à 4 cm de long, terminées par une pointe acérée et imbriquées sur les rameaux. Elles couvrent la majeure partie de l'arbre, à l'exception des branches les plus anciennes et ont une durée de vie comprise entre 12 et 24 ans, ce qui est exceptionnel dans le monde végétal.
Araucaria araucana est généralement dioïque, avec des cônes mâles et femelles portés par des arbres séparés. Les cônes mâles, de 4 à 12 cm de long, ont la forme d’un concombre ; à maturité ils libèrent leur pollen qui est disséminé par le vent.
Les cônes femelles mûrissent en automne environ 18 mois après la pollinisation. Globuleux, ils mesurent de 10 à 20 cm de diamètre et contiennent environ 200 graines longues et ciliées. Comestibles, elles sont récoltées par les peuples autochtones d'Argentine et du Chili. La récolte est facile puisque les cônes tombent naturellement. Le désespoir des singes produit rarement des graines avant l'âge de 30 à 40 ans.
Dans la nature, les graines sont surtout dispersées par les rongeurs qui en sont friands, notamment la souris à poils longs (Abrothrix longipilis). Elle fait des réserves de nourriture en enterrant les graines entières dans des endroits souvent favorables à leur germination.
Poussant naturellement sur des cendres et des scories volcaniques bien drainées et acides, le désespoir des singes déteste les terres lourdes et asphyxiantes et le calcaire. Dans de bonnes conditions écologiques, il peut vivre plus de 1 000 ans.
Dans un grand jardin, Araucaria araucana fait un bel arbre d’aspect original à installer de préférence en isolé pour apprécier sa majesté. Il préfère les climats tempérés avec des précipitations abondantes, tolérant lorsqu’il et adulte des températures allant jusqu'à environ −15 °C. C'est de loin le membre le plus rustique de son genre. Il tolère les embruns mais semble craindre la pollution atmosphérique.
L'espèce est protégée en vertu de l'Annexe I de la Convention sur le commerce international des espèces menacées (Convention de Washington), ce qui signifie que le commerce des spécimens d'origine sauvage est interdit (y compris le bois et les graines).
L’exploitation forestière, qui a longtemps constitué une menace majeure pour Araucaria araucana, a été interdite en 1990. Mais en 2001-2002, de grands incendies ont ravagé des milliers d’acres de forêt et des zones de parcs nationaux ont également brûlé, détruisant des arbres vieux de plus de 1 300 ans. La récolte humaine intensive de piñones (graines d'Araucaria) empêche aussi la croissance de nouveaux arbres.
Depuis 2013, l’UICN a donc inscrit Araucaria araucana comme une espèce « En danger », en raison de la diminution de la population naturelle.

Merci d’avoir suivi cette émission journalière. Nous espérons qu’elle vous aura plu. Notre équipe vous souhaite de passer d’agréables moments et vous donne rendez-vous chaque soir pour un nouveau numéro de notre émission « LE QUOTIDIEN DU JARDIN ». C’est sur NewsJardinTV et nulle part ailleurs !
Demain, Patrick répondra à la question suivante :
J’ai vu cet été dans plein de massifs en ville des fleurs blanches ou roses assez grandes et très fines. Je les ai photographiées avec mon téléphone et Plantnet m’a donné le nom cléome. Est-ce que ces plantes sont faciles à réussir car je suis débutante…