Tout le monde déteste le travail (sauf ceux qui font travailler les autres) — billet, 03.03.2023

Lecture d'un billet de ma composition, posté sur le Club de Mediapart, le 03.03.2023, et trouvable au lien suivant : https://blogs.mediapart.fr/alexis-day...

Notre hiérarchie sociale présente le spectacle singulier d'une minorité, pour qui le travail est gratifiant et doux, qui ne cesse de commander au grand nombre, pour qui le travail est humiliant et dur, de trouver comme elle que travailler est formidable. On ne sortira guère de ce quiproquo tant que l'on continuera de désigner du même mot, « travail », des réalités sociales sans le moindre rapport.

Dans le développement, je propose d'appeler "corvée" le travail du commun des mortels, à qui le travail est imposé et dont le travail consiste à se subordonner à la volonté d'un autre, employeur ou client ; et "affaires" le travail de la poignée privilégiée pour qui travailler revient à disposer librement de son temps pour y imprimer ses propres projets.

On recommandera volontiers la principale source d'inspiration des pensées présentées dans ce billet. L'un des plus beaux écrits philosophiques dédiés au travail, j'ai nommé : "Condition première d'un travail non servile", de Simone WEIL :    • Condition première d'un travail non servil...  


SOMMAIRE
0:00 Titre & chapô
1:14 Un temps j'ai refusé de dire que je détestais travailler
5:08 Assez de mentir : personne ne trime pour le plaisir
7:01 Quelques oracles (tout frais, c'est le dernier arrivage)
9:32 Le croient-ils eux-mêmes, qu'on aime le travail ?
12:39 La Première ministre et la dame en chaise roulante
15:05 Distinguer entre les affaires et la corvée
18:48 Rapport matériel et rapport démiurgique au réel
21:25 Mais le goût de la corvée bien faite, alors ?
22:57 Des avantages qu'il y aurait à parler de corvée