Judith Suminwa rend visite à la veuve de Mobutu et est prête à rentrer en RDC

Judith Suminwa rend visite à Bobi Ladawa la veuve de Mobutu et est prête à rentrer en RDC. Dans un geste politique significatif, la Première ministre de la République démocratique du Congo (RDC), Judith Suminwa Tuluka, a récemment rendu visite à Bobi Ladawa Mobutu, la veuve de l'ancien président Mobutu Sese Seko, à Rabat, au Maroc. Cette rencontre souligne un potentiel changement dans l’approche de la RDC vis-à-vis de ses figures historiques et de leurs familles.

Bobi Ladawa Mobutu réside au Maroc depuis 1997, suite à l’exil et au décès de son époux. Mobutu Sese Seko, qui a dirigé le Zaïre (aujourd’hui RDC) de 1965 jusqu’à son renversement en 1997, est décédé à Rabat et y a été enterré. Sa tombe, marquée uniquement par les initiales « MSS », a suscité des débats au fil des années concernant le rapatriement de ses restes en RDC.

La visite de la Première ministre Suminwa à Bobi Ladawa symbolise une possible réconciliation avec le passé. En engageant le dialogue avec la famille Mobutu, l’administration actuelle pourrait reconnaître l’héritage complexe du régime de Mobutu et la nécessité d’aborder les récits historiques. Ce geste pourrait ouvrir la voie à des discussions sur le rapatriement des restes de Mobutu, un sujet qui refait surface périodiquement.

L’approche de la RDC contraste avec celle du Rwanda voisin. Au Rwanda, les interactions entre les responsables actuels et les familles des anciens dirigeants, en particulier ceux liés à des histoires controversées, sont rares et souvent découragées. Par exemple, un responsable rwandais rendant visite à Agathe Habyarimana, veuve de l’ancien président Juvénal Habyarimana, en France, serait sans précédent et probablement controversé.

La visite de la Première ministre a suscité des discussions en RDC sur la réconciliation nationale et le traitement des familles des anciens dirigeants. Certains plaident pour le rapatriement des restes de Mobutu et le retour de sa veuve, soulignant l’importance d’honorer les anciens dirigeants et de favoriser l’unité nationale. D’autres mettent en garde contre une glorification d’un régime associé à l’autocratie et à la corruption.

Alors que la RDC navigue à travers son histoire complexe, les gestes de l’administration actuelle pourraient indiquer une volonté de confronter et de se réconcilier avec le passé, dans le but de construire un récit national plus inclusif.