Michel Berger libre dans sa tête

Montage en hommage à Michel Berger, pour marquer sa date de naissance, le 28 novembre 1947, autour de la chanson « Diego, libre dans sa tête » qu’il a écrit et composé en 1981.
Images principalement discographiques + des extraits d’émissions télévisées (« Champs-Élysées » lorsque France Gall l’interprète en présence d’un ancien prisonnier politique, le pianiste argentin Miguel Ángel Estrella, « La vie secrètes des chansons » et « Michel Berger Discographie »)
Musique autour de cette chanson avec plusieurs reprises et remixés & extrait radio
Chanson interprétée :
par Michel Berger, en live tv (Grand Echiquier 85), live (Palais des sports 83)
par France Gall (live tv 84)
par Johnny Hallyday & France Gall (remix TEX-AS) :   / diego-libre-dans-sa-tete-duo-johnny-hallyd...  
versions instrumentales (dont version à l'harmonica    • Diégo Michel Berger - Reprise à l'harmonic...   )

Les commentaires sont extraits d’interviews et du livre de François Alquier « Michel Berger, une vie en chansons »
« Diego libre dans sa tête » Lutter pour ses idéaux
Le titre est annonciateur d’une chanson au message fort. «Diego libre dans sa tête», tirée de l’album Voyou (1983), décrit la détention d’un prisonnier politique dans une dictature.
Diego représente les milliers d’opposants politiques qui sont arrêtés, torturés, déportés ou exécutés. Il est cet homme qui croit profondément en la liberté Une des raisons qui ont poussé Michel Berger à écrire ce texte, c’est une affiche d’Amnesty International sur laquelle on voit des barreaux devant la tête d’un homme
C’est un hommage à ceux qui ne peuvent pas exprimer ce qu’ils ont en eux

C’est l’opération Condor qui révolte le plus le chanteur. Il s’agit d’un système d’échange d’informations et de collaboration entre les polices secrètes des dictatures d’Amérique du Sud pour traquer, arrêter, voire assassiner, les opposants politiques, notamment communistes, à la fin des années soixante-dix
« Diego libre dans sa tête » est donc un cri dénonçant les dictatures sud-américaines des années quatre-vingt, notamment celles du général Pinochet ou des généraux en Argentine,

Cette chanson est interprétée pour la première fois, en 1981, par France Gall sur son album studio Tout pour la musique..
Lorsque Michel Berger a écrit cette chanson, France Gall s’est immédiatement reconnue dans ce texte et s’en est emparée. Il faut dire que c’est elle qui en est à l’origine « On travaillait beaucoup avec l’UNICEF. Je lui ai demandé d’essayer de m’écrire une chanson sur les enfants en souffrance, un sujet très délicat. C’est une chanson sur les prisonniers politiques qui lui est venue. Michel était très concerné par tout ce qu’il se passait dans le monde et il était complètement dans le contexte de l’époque. On parlait beaucoup des prisonniers politiques en Amérique du Sud Diego est devenu un hymne pour plein d’associations. On ne peut pas l’écouter sans se poser des questions sur le monde dans lequel on vit.

Écrire sur ce sujet n’est pas simple pour Michel Berger :
« J’ai eu beaucoup de mal à écrire “Diego libre dans sa tête” car je trouvais qu’on ne pouvait pas créer des chansons engagées au premier degré. Il y a toujours un côté ridicule à écrire un texte qui dénonce de manière naïve. Moi, j’écris à partir d’émotions que j’ai ressenties »
Et beaucoup à partir d’images que j’ai pu voir aux télévisions, souvent dramatiques, violentes et intolérables. Il y a une espèce d’accoutumance de la part des médias et des journalistes par rapport à la violence du monde Il y a le sentiment qu’on ne peut rien faire, que les événements se déroulent loin. Dans cette chanson, Diego a été emprisonné pour avoir affirmé ses idées. « Derrière des barreaux/ Pour quelques mots qu’il pensait si fort. » Il vit dans un pays totalitaire ou l’homme ne peut plus agir ou penser par lui-même, au risque de se voir privé de liberté par la violence.
C’est le fait d’avoir joui de sa liberté de parole et de pensée qui a amené cet homme à perdre sa liberté. Diego est enfermé pour avoir osé partager ou clamer ses opinions. Ce combat, même pacifique, qu’il a mené pour lui, pour autrui et pour l’humanité, a pour but de protéger notre si précieuse liberté C’est grâce à tous ces Diego que le narrateur est libre. Il lui en est reconnaissant.
À la fin de la chanson, le doute plane. Diego est-il encore vivant ? Ses bourreaux l’ont-ils tué pour lui ôter définitivement toute liberté ? On peut aussi imaginer que Diego a fait luimême le choix de se suicider. Rester libre dans la mort pour fuir cet enfermement
Michel Berger éprouve une sorte de fascination, d’admiration pour ces hommes qui ont su résister à un embrigadement idéologique afin de faire progresser les libertés de tous Diego a clamé ses idées, s’est opposé au régime. Il en assume les conséquences. Il semble calme et résigné, tout en continuant à garder ses convictions