Le cerveau en ébullition de l’adolescent
Автор: ASLM AcademieSciencesLettresMontpellier
Загружено: 2017-12-21
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INTERVENANT : Robert Brès, psychiatre, Centre hospitalier universitaire de Montpellier
RÉSUMÉ :
L’adolescence est un objet social non identifié, dont une des caractéristiques est qu’il est source et lieu de malentendus entre l’ado et l’adulte qui le côtoie, l’ado et l’adulte qu’il finira bien par être un jour, l’ado et l’enfant qu’il fut, l’ado et cet autre lui-même qu’il est parfois.
Déjà, il y a un siècle, Freud disait que l’adolescence est le symptôme de la puberté dont les remaniements physiques, physiologiques, morphologiques etc. induisent des effets psychologiques (mise en cause des processus d’identification, du sentiment d’existence et de continuité d’existence, vécu affectif …) que l’étayage social contient à grand peine.
Ce bouleversement pubertaire affecte l’anatomie et le fonctionnement cérébral. Et on décrit pêle-mêle une efflorescence neuronale échevelée, une inadéquation du système glial chargé entre autre de gainer les axones et d’élaguer les proliférations neuronales non pertinentes, un bombardement hormonal etc.
Ce qui se traduit par des troubles de la synthèse et du jugement, des troubles de la gestuelle et de l’équilibre (la « gaucherie » de l’ado comme pris dans un corps encore trop grand pour lui, qui le déborde en long, en large et surtout de travers) et un contrôle émotionnel défaillant.
L’ado est un vrac, dans un trop-plein d’émotions, de perceptions, de sensations, d’idées, de pensées et de sollicitations. Il a sur lui-même et sur le monde une vision panoptique ; il voit tout d’un coup mais n’a que rarement le temps de traiter ce qu’il voit.
Métaphoriquement, le cerveau de l’adolescent est une sorte de boitier électrique aux nombreux fils parfois mal branchés, montés « en dépit du bon sens » et parfois dénudés, ce qui entraîne des connections surprenantes, des courts-circuits et des « pétages » de plombs.
Métaphoriquement, le travail dévolu à l’adulte en charge de l’adolescent est celui du jardinier penché sur un arbuste buissonneux, élaguant par-ci par-là pour dégager un tronc. C’est par le langage que s’effectue ce travail car c’est par le langage que s’organise la pensée. Il recoud ce que le cri déchire, il met les idées en ordre et contient les affects.
La fin de l’adolescence est l’émergence d’un sujet doué de langage.
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